A qui profite la formation continue ?
Au-delà du CPF, qui n’est qu’un dispositif parmi d’autres pour faciliter l’insertion professionnelle par la formation continue, les plans de formation professionnelle ne touchent pas forcément la population qui en a le plus besoin. A qui profite réellement les heures de formation continue?
Les jeunes et les demandeurs d’emploi : les premiers visés par la formation professionnelle…
Le Compte Personnel de Formation a été initié avec le souhait d’ouvrir la formation professionnelle à tous, et surtout à ceux qui sont en marge des parcours de formation, notamment ceux qui ont suivi le moins de qualification professionnelle. Aujourd’hui, les jeunes et les demandeurs d’emploi sont ceux qui en profitent le moins d’une formation professionnelle, alors qu’il seraient les plus concernés.
Chaque année, plus de 100 000 jeunes quittent le système scolaire sans aucun diplôme. Pourtant, seulement 24% des jeunes s’inscrivent dans un cursus après leur formation initiale (quand elle a lieu). Les demandeurs d’emploi sont encore moins nombreux, puisqu’ils ne représentent que 14% des dossiers.
…mais les salariés, premiers à faire une formation continue
Ceux qui bénéficient le plus de ce dispositif sont les salariés du privé et les fonctionnaires, qui représentent respectivement 42% et 19% des dossiers de formation continue, soit plus de 61%. Et, parmi eux, ce sont surtout des cadres, qui ont déjà une formation supérieure.
Les formations des salariés, sont plus nombreuses, mais de plus en plus courtes. Elles ciblent des compétences précises, plutôt qu’une nouvelle qualification.
Les langues arrivent en tête des formations demandées par les salariés, avec 20% des dossiers les concernant. Viennent ensuite la formation sécurité (19%), le développement personnel et leadership (9%), puis des formations informatiques (8%).
Depuis début 2015, seulement 395 000 personnes ont validé un dossier de formation, contre 600 000 par an sous l’ère du DIF. C’est encore loin des 23 millions de bénéficiaires potentiels du dispositif. Soit 1,7%. Il y a encore de la marge.