Certaines organisations syndicales, et notamment Force Ouvrière (FO), pointent du doigt les possibilités de financement du permis de conduire par le CPF. Selon elle, le Compte Personnel de Formation devrait être utilisé uniquement pour des projets en lien avec des enjeux professionnels. À noter que les langues étrangères sont également dans le viseur des syndicats. Alors, sera-t-il encore envisageable de payer son permis B avec le CPF à l’avenir ? La ministre du Travail s’est exprimée à ce sujet. Si la suppression du dispositif n’est pas à l’ordre du jour, les choses pourraient être amenées à évoluer…
Financement du permis de conduire par le CPF : un dispositif en danger ?
Le financement du permis de conduire est possible pour les titulaires d’un compte CPF depuis 2017. Ceux-ci peuvent en effet mobiliser leurs crédits de formation pour obtenir le précieux papier rose. D’ailleurs, en 2020, 12,8 % des bénéficiaires du CPF avaient choisi cette formation : un véritable plébiscite ! Rien de bien étonnant quand on sait que le coût moyen du permis de conduire en France est de 1 800 €.
Toutefois, l’utilisation des crédits CPF pour financer le permis B fait débat. Les partenaires sociaux remettent en cause ce dispositif qui, d’après eux, ne répond pas aux enjeux liés au parcours professionnel des bénéficiaires. Ils souhaiteraient davantage « professionnaliser l’utilisation du CPF ».
Ils regrettent notamment que les crédits CPF des usagers ne soient pas utilisés pour des formations davantage en lien avec leur carrière. À titre d’exemple, les formations en comptabilité n’attirent que 1,4 % des apprenants (source : Capital).
Le gouvernement ne l’entend pas de cette oreille
Pour le moment, le ministère du Travail se refuse à prendre une telle mesure, qui reviendrait à « brutalement limiter l’accès au permis », selon les mots d’Elisabeth Borne.
Il faut dire que le permis B est un véritable passeport pour l’emploi : le précieux sésame est souvent requis par les entreprises. C’est notamment vrai pour les personnes qui résident ou travaillent dans des secteurs peu desservis par les transports en commun.
🔎 À lire aussi : Utiliser son CPF pour le permis B : toutes les réponses dans notre FAQ
La mobilité reste un facteur d’employabilité essentiel et le gouvernement n’entend pas revenir sur la possibilité de financer son permis via le CPF.
Cependant, la ministre du Travail s’est aussi exprimée sur le fait qu’il existe aujourd’hui différents dispositifs pour financer le permis, et qu’une évaluation de ces derniers s’imposera à un moment ou à un autre.
« Pôle Emploi propose aussi des dispositifs permettant de financer le permis. À un moment, il faudra bien faire une évaluation de tous ces dispositifs ».
Elisabeth Borne, ministre du travail
Les formations en langues via le CPF également dans le collimateur des syndicats
Le permis de conduire n’est pas le seul type de formation éligible au CPF visé par les organisations syndicales. Les formations linguistiques sont elles aussi concernées.
Il convient toutefois de rappeler que les langues étrangères sont un véritable atout sur un CV ! Ce n’est pas pour rien qu’elles concernent 17 % des demandes de CPF en 2020.
L’anglais, bien entendu, est la langue la plus demandée par les employeurs. Il semble donc logique que les salariés et demandeurs d’emploi puissent financer leurs cours de langue par le biais du compte personnel de formation. Selon un sondage Cadre Emploi, 76 % des cadres ont déjà été amené à parler anglais lors d’un entretien. Autant dire que la maîtrise de la langue de Shakespeare est plus que jamais un facteur d’employabilité.
La connaissance d’une ou plusieurs langues étrangères n’est pas utile qu’à l’étape du recrutement ! Une étude du cabinet Asterès démontre que l’apprentissage linguistique est essentiel pour tous les employés. Cela est bénéfique non seulement :
- pour le salarié qui peut ainsi évoluer professionnellement et obtenir un meilleur salaire (+4 600 € / an en moyenne) ;
- mais aussi pour l’entreprise qui bénéficie ainsi d’un staff plus performant.
Toujours selon cette étude, les salariés multilingues ont également moins de chances de se faire licencier.
💡 Pour aller plus loin : Mieux gagner sa vie en grâce à une formation en langues : une réalité !
L’utilité des langues étrangères et du permis de conduire pour entamer, développer et sécuriser un parcours professionnel n’est plus à prouver ! Espérons donc que les bénéficiaires du CPF pourront utiliser leurs crédits pour ce type de formations encore longtemps.
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