Quel est l’impact du CPF sur les acteurs de la formation ?
L’entrée en vigueur du Compte Personnel de Formation a changé la donne vis-à-vis des organismes de formation. Désormais, le Compte Personnel de Formation (CPF) est attaché au salarié, la seule personne qui peut décider de lancer une formation CPF. Cela change le discours des organismes de formation.
Le CPF, une formation personnelle, plus que professionnelle
Avec le CPF, les salariés passent beaucoup moins par le Plan Formation de leur entreprise, qui n’a plus l’obligation de consacrer 0.9% du budget. Par exemple, les demandes de financement PLAN pour les formation en langue ont baissé de plus de 7 % entre 2014 et 2015, passant de 26,5% à 19,6% (Etude Place de la Formation, février 2016). La formation devient personnelle, même si elle est sur le temps de travail. Les entreprises s’impliquent moins, car elles ne sont plus tenues d’accompagner le salarié, ni à titre informatif, ni sur le suivi administratif.
CPF, synonyme de casse-tête administratif
Le Compte Personnel de Formation ne rencontre pas le même succès que le DIF, en partie dû à un manque d’information. Le DIF était géré par les employeurs, qui concentraient donc toutes les infos nécessaires à la constitution du dossier, et pouvaient apporter une aide au salarié. Le CPF, quant à lui, appartient au salarié. L’employeur est donc moins concerné, et n’a pas tous les éléments pour informer son salarié de ses droits et l’aider à monter son dossier CPF, d’autant plus qu’il n’a plus aucune obligation légale à le faire…
Monter le dossier CPF est donc l’affaire de l’actif, qui se retrouve bien souvent seul face à ses questions, et face à la complexité de la tâche : quelle formation est éligible, en fonction de l’OPCA de son entreprise (encore faut-il déjà connaître l’OPCA en question).
Quels impacts sur les organismes de formation ?
Le fait que le CPF soit déclenché individuellement a des répercussions sur la manière de travailler des organismes de formation, qui ne s’adressent plus au même type de public. Les OF ont changé leur discours commercial et leur approche marketing: du BtoB, où les négociations se faisaient avec les RH, pour des dizaines, voire centaines d’apprenants, ils sont passés dans une optique BtoC, en proposant leurs offres directement à la personne.
Les organismes ne travaillent plus avec les mêmes volumes et les délais de réponse sont prolongés par les délais de traitement des OPCA.
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